«IL ME GONFLE», Fonctionerfs gonflés à bloc (Vive l’Éole public)
C’est un gonflage à la bouche.
Comment se gonfler pour exister, s’enorgueillir, se glorifier : exercice en forme d’anaphore.
Il me gonfle ce titre de fonctionnaire de terrain.
Il me gonfle ce privilège de donner des mots aux mômes.
Il me gonfle ce don d’apprendre un nouvel usage de leurs pieds, de leurs têtes, de leurs mains aux gamins.
Il me gonfle ce poste où, chaque jour, je dépose mes Lettres.
Il me gonfle ce monopole du savoir qui me donne l’accès à mes connaissances même en cas de coupure de courant et de batterie déchargée.
Il me gonfle cet apanage à faire cours avec plus de panache qu’un triste tableau numérique .
Il me gonfle cet amour-propre qui se refuse à évaluer en pratiquant une démagogique politique de la baudruche (le 2 vaut 8, etc.) .
Il me gonfle ce capital culturel que le collège commun doit consolider , voire créer.
Il me gonfle cet impératif d’un prompt établissement : reconstruit, attractif, bel écrin à mixité sociale .
Il me gonfle ce droit à m’indigner qu’on ne parle plus que d’égalité des chances .
Il me gonfle ce sentiment de fierté d’appartenir à une communauté éducative d’irréductibles.
Il me gonfle ce sacerdoce auquel je sacrifie mes avoirs gelés.
Il me gonfle ce bénéfice personnel de rencontrer d’anciens élèves heureux de leur scolarité.
Il me gonfle ce bonheur d’avoir aidé un ancien élève à être bien élevé.
Il me gonfle ce péril qui me fait affronter L’Épaisse Dame au Socle .
Il me gonfle ce nerf de la guerre à dire sa colère dans le scolaire.
Il me gonfle ce bien commun qu’est un Service Public de Qualité .
Il me gonfle ce plaisir à parler de scolarité dans l’hilarité générale.
Merci l’Éole public.
(pour un autre exemple d’anaphore au service du Service Public de Qualité : https://dictionerfs.wordpress.com/2013/09/01/dictionerfs-inedit-moi-resident-dun-college-public/
Dictionerfs du collège commun 