LA PLÉNIÈRE, Indulgence plénière de fin d’année (violence en réunion)
À la plénière tous les membres sont convoqués, mais gare à l’amputation. La canicule, elle, se frotte les mains : pas d’appel d’air pour nuire à sa puissance ! À la plénière, on peint tout en noir. Paint it black. Like a Rolling Stones. Lunettes noires et Blues Brothers. C’est tendu dans la salle qui n’est pas en U mais en Oh !
C’est pas gentil de faire déjouer les professeurs. Habitués à faire cours, les voilà obligés de faire durer leurs journées sous prétexte de discuter métier en fin d’année. Bien sûr, la féroce réforme qui va égorger les langues mortes et leurs compagnes permet au prof de latin d’avoir la langue bien pendue. Et on ne peut en empêcher d’autres de compter discrètement les projets dans le secret souhait de s’endormir professionnellement pour l’été.
En cette fin d’année, de réunion en réunion, le professeur a une sensation de vide. Du coup, il se plaint. À ras bord. C’est pas du plaignangnan. C’est fondé. Le professeur s’est senti maltraité, alors il porte plainte, à sa façon, devant les autorités compétentes. Il n’est pas dans une logique ambitieuse et revendicatrice de mur de lamentation. Il sait que dans son métier on bricole beaucoup. Du coup, c’est juste une plinthe. Il veut qu’on entende ce grincement. Il ne veut pas qu’on le tue en qualifiant ses remarques de connes doléances.
On peut, petit baigneur, se rêver barbotant dans l’eau du bain, mais on ne peut pas toujours épargner sa salive. En plus, sa dépense est gratuite. Ne dit-on pas dépenser sa salive pour rien ?
Dictionerfs du collège commun 